Je crois que le meilleur moyen pour me décrire, c'est de vous laisser lire (lire, c'est donc pour les plus courageux et motivés d'entre vous... les autres ne m'intéressant pas de toute façon) quelques uns de mes textes... dans chacun d'eux ya des ptits bouts de moi...
NOUVEAU TEXTE :
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C’est à c’ moment précis
C’était un vendredi
Dans mon appartement
La s’maine était finie
On prenait du bon temps
On matait la télé
Avachis dans mon lit
Quand la publicité
Nous a désendormis
Alors machinalement
J’ai r’gardé ton papa
Encore tout somnolant
Il m’a prise dans ses bras
M’a donné des bisous
Jusque là raisonnables
Mais très vite entre nous
L’envie devint palpable
C’est à c’ moment précis
Qu’ ton père m’a chuchoté
« Tu sais ma ptite chérie
J’ crois qu’on va l’ faire c’ bébé »
J’étais comme une princesse
Dans son contes féerique
J’ me suis pincé les fesses
C’était ptete onirique
Comme ce fût douloureux
Tu connais l’ dénouement
« Et ils vécurent heureux
Et eurent beaucoup d’enfants »
Je n’ai pas perdu d’ temps
La main dans sa culotte
Il était émouvant
Ce zizi sans capote
Il a planté sa graine
On s’est bien appliqué
J’ voulais tant que tu germes
Et qu’ tu pousses mon bébé
C’est à c’ moment précis
Qu’ ton père m’a déclaré
« Je t’aime ma ptite chérie »
Alors moi j’ai pleuré.
J’étais émotionnée
J’avais plein d’ sentiments
J’avais tellement rêvé
De d’venir une maman
On a passé l’ week-end
A t’ chercher un prénom
A t’ choisir une marraine
Et une éducation
Et pour que tu prennes forme
Ton père m’a arrosée
Avec ses chromosomes
Plusieurs fois par journée
Dimanche soir était là
On matait la télé
Vautrés sur le mat’las
Perdus dans nos pensées
C’est à c’ moment précis
Qu’ ton papa m’a avoué
« Tu sais ma ptite chérie
J’suis pas prêt pour c’ bébé
C’est à c’ moment précis
Qu’ ton père a poursuivi
« Y a ptete une solution
Pour n’ pas l’avoir c’ poupon »
J’ pleurais des hectolitres
Abattue comme une quille
Vivace autant qu’une huître
Vautrée dans sa coquille
J’ le r’gardais en pleine face
Pour qu’il me voit souffrir
Ton père, ce dégueulasse
Qui voulait t’ voir mourir
L’ pharmacien d’à côté
Fournissant l’arsenal
L’assaut fût vite donné
Pour ce crime vaginal
Il m’a tendu un verre
Et la fameuse pilule
Pour t’ réduire en poussière
Toi ma jolie cellule
C’est à c’ moment précis
Que s’achève ton histoire
Ton ptit papa chéri
J’ le fusillais du r’gard
C’est à c’ moment précis
Voyant comme il souffrait
Qu’en fin d’ compte j’ lui ai dit
A quel point je l’aimais
Séverine, le dimanche 13 juin 2004 à 15h05
Depuis les toilettes
Je n’ sais pas c’ qui me prend
De m’ pencher sur c’ sujet
Mais j’ me dis qu’il est temps
D’ parler des cabinets
C’est un peu surprenant
D’ leur dédier une chanson
Mais j’y passe tellement d’ temps
J’ témoigne à ma façon
J’ me suis souvent demandée
Ce qui s’ cachait là-d’dans
Dans c’ lieu d’intimité
Dont on n’ parle pas souvent
J’ crois qu’il faut qu’on arrête
De se voiler la fesse
On n’ va pas aux toilettes
Que quand nos envies pressent
Certains s’y réfugient
Pour pouvoir s’isoler
De tous ces abrutis
Qu’on voit toute la journée
Ya ceux qui en profitent
Pour lire un bon bouquin
Qui prétextent une cystite
Pour pouvoir lire la fin
Ils jouent les intellos
Seuls face à leur chasse d’eau
Mais troquent Victor Hugo
Contre une feuille de ragots
Parmi les magazines
Les plus plébiscités
Pour les vidanges d’urine
Ya le programme télé
La page des histoires drôles
Est la plus convoitée
Avec un ptit peu d’ bol
Tu pourras même frimer
Si t’as été l’ premier
A t’ purger la vessie
Tu les f’ras tous marrer
Du moins en théorie
Avec télérama
C’est un peu différent
Pas d’ plaisir immédiat
C’est un investissement
Les studieux d’ la cuvette
Cherchent à s’ documenter
Ils n’en perdent pas une miette
C’est classieux d’ le citer
Ya ceux qu’ont l’ dictionnaire
Posé sur l’étagère
On n’ joue pas les touristes
Chez les cruciverbistes
Une grille sur les genoux
Un crayon bien taillé
Avec une gomme au bout
C’est très organisé
Dans un stile différent
Ya les grands philosophes
Les penseurs du trône blanc
« Est-ce la poule ou bien l’œuf ? »
Pour un oui, pour un non
Ils vont se prendre la tête
Le monde, ils le refont
Vautrés sur leur cuvette
Ya ceux qui s’y em… bêtent
Pour n’ pas faire de jeu d’ mot
Mêmes seuls et aux toilettes
Ils dédaignent la philo
Ils profitent du moment
Pour vous téléphoner
C’est class, c’est élégant
Tout juste bien élevé
N’oublions pas non plus
Les pressés du caleçon
Une minute tout au plus
Pour se vider l’ colon
Et puis ya les artistes
Artistes de la cuvette
Ceux-là j’en fais partie
Je pousse la chansonnette
S’il faut rester discrète
J’ai prévu un crayon
D’ailleurs
C’est depuis les toilettes
Que j’écris cette chanson
Mais c’ qui serait fun un jour
C’est qu’ les psy à leur tour
Se penchent sur le sujet
Et qu’ils disent : « S’il te plait,
« Décris moi tes toilettes,
J’ te dirai qui tu es »
Interlude
Pardonnez mon oubli
Je n’ai pas mentionné
Les pissotières gardées
Par une madame pipi
Pourtant ça m’ fait marrer
Ces usines à urines
On s’ concentre pour pisser
En même temps qu' la voisine
Bref, >>
Je vais devoir vous laisser
Ya du monde à la porte
Juste le temps de tirer
La chasse avant qu’ je sorte
Séverine, le mardi 8 Juin 2004 à 16h55
Le maudit Cancer
Qui pourrait m' renseigner, Je cherche à lui parler. Comment fait-on pour dire A quelqu'un qu'est plus là Qu'on s' noit dans les souvenirs Et qu'on a souvent froid
J'ai tellement d' choses à dire A ma petite maman J' suis en train d' lui écrire Sur un bout d' papier blanc Qu'elle ne pourra plus lire Mais j' nai rien dit avant
Dites moi que c'est bien vrai Que quand on est là-haut On lit dans les pensées Même s'il n'y a plus les mots
Pardon ma ptite maman D' t'avoir laissée mourir T'avais l' visage tout blanc J'aurai du réagir On t' détruisait dedans Et moi j' faisais que sortir
Il a fallu qu'un jour Je te r' trouve allongée Et qu t' aies l' sommeil si lourd Que j' puisse pas t' réveiller Pour que j' vienne à ton s'cours Et qu' j'appelle les pompiers
Ils ont voulu t' garder Remarque je les comprends Ils sont v'nus m'informer Qu'pour guérir faut du temps Qu' tu rest'rais allongée Tout' morte sur un lit blanc
Avec c' trou dans la gorge Tu n' pouvais plus parler Comme quelqu'un qu'on égorge Ta voix, ils l'ont fauchée La fin d'une vie qui s' forge D'vant une putain d' télé
J'suis resté près de toi Sur ce lit d'hopital J' te r'gardais quelque fois T'enfoncer dans ton mal Mais j'ai rien fais pour toi Caché dans mon journal
Et puis ya c' maudit jour L'infirmière est passée Elle v'nait pas m'dire bonjour Elle voulait m' préparer "Ce s'ra bientôt son tour J'espère qu' vous le savez"
J' voulais qu'on m' la répare Qu'on m' redonne une maman J'imaginais qu'un soir Tout r'viendrais comme avant V'là qu' c'est l'heure d' ton départ Tu veux plus m' voir, va-t-en
Alors j' me suis cassé J' tai laissé dans ta chambre D'vant cette putain d' télé Qu' tu n' pouvais plus r'garder Te laissant seule attendre Qu' la mort vienne de chercher
Maint'nant tu vis sous terre Et moi j'ai plus d' maman J'suis allé t' voir hier T' porter un bouquet blanc Mais tu sais au cimetière J' n'y vais pas très souvent
J'en veux à c'maudit cancer D'avoir repris ta vie J' te jure j' lui f'rai la guerre J' le chass'rai loin d'ici Très loin du corps d'une mère Et d' ses enfants chéris
Si on m' disait qu'en haut J' pourrais être avec toi Je suis sur qu'aussitôt Je franchirai le pas Mais j' crois qu'il est trop tôt Rien qu' par respect pour toi
J'vais continuer ma vie Encore un peu ici Je pense à toi souvent Tu m' manques énormément J'aurai du t' dire avant Combien j' t'aimais maman
Séverine, le Dimanche 06 Juillet 2003
L’heure des mamans
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Quand c’est l’heure des mamans >>
D’vant l’école des petits>>
Ca grouille de garnements >>
Et de ventres arrondis>>
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Elles nous font un él’vage>>
D’enfants surexités>>
Elevés au potage>>
Pour repeupler l’ quartier>>
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Ca court et ça s’ salit>>
Et ça invite ses copains>>
Mais moi aussi j’meurs d’envie >>
D’ fabriquer des gamins >>
>>
D’ parler la main posée >>
Sur mon ventre déformé >>
D’ avoir les seins gonflés >>
Et des oedèmes aux pieds>>
>>
Quand vas-tu t’ décider >>
A v’nir me visiter ?>>
Moi aussi j’ veux du retard>>
C’est pas la mère à boire>>
Ca ce s’ra pour plus tard>>
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